Ingrédients issus de sources durables, naturels, végétaliens, biologiques, sains, non toxiques, emballage écologique et j’en passe. Il est de plus en plus facile de retrouver des cosmétiques avec des allégations les plus vertes les unes que les autres. Si auparavant il s’agissait d’un marché un peu plus niché où l’on ne retrouvait que quelques marques, c’est maintenant devenu le free for all des géants de la beauté.
Déjà en 2014, le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec affirmait dans un rapport que les produits naturels, biologiques et éthiques occupaient une part de marché en croissance. À l’aube de 2020, je te dirais que cette part de marché a littéralement explosé, mais qu’ironiquement plusieurs compagnies font plus d’efforts et de dépenses pour paraître comme un joueur important du marché vert que pour l’être réellement.
Pour toi, intuitivement, qu’est-ce qui fait en sorte qu’un produit est plus « vert » qu’un autre ? Une promesse qu’aucun produit artificiel n’a été ajouté ? La mention « sans tel ingrédient » ? Un « branding » à l’image et aux couleurs de la nature ? Une marque locale ? Peut-être l’annotation « biologique » ? Et si cette belle mention « bio » ne touchait qu’un seul des 12 ingrédients composant un produit, te sentirais-tu trompée ?
Si tu nous suis sur Beauties, tu portes assurément une petite attention aux ingrédients des produits de beauté que tu utilises, tout comme à l’éthique environnemental de tes marques favorites. Et ça, l’industrie de la beauté l’a compris. C’est ici que je veux t’introduire au Greenwashing.
Aussi appelé écoblanchiment et verdissage, le greenwashing est une technique marketing déjà bien établie où les entreprises commercialisent leurs produits de façon trompeuse comme étant « clean », responsables écologiquement ou encore axés sur le développement durable. Les informations véhiculées sont souvent déformées et enjolivées.
Assez ordinaire (pour ne pas dire dégueulasse) ? Oui.
Surprise ? Pas vraiment.
Malheureusement, il existe encore trop peu de réglementations pour classifier les produits dans des catégories particulières. Je parie que tu ne savais pas que les termes « biologique », « hypoallergène » et « sans parfum » ne sont pas réglementés par Santé Canada. Et combien de fois, toi aussi, as-tu acheté un produit avec cette mention en étant sûre que c’était vrai ? Il faut s’avouer qu’il est également facile de se perdre parmi tous les logos de mention « bio » utilisés sur le marché.
Une des techniques les plus simples utilisées en greenwashing est d’opter pour un « branding » aux couleurs verte et blanche, qui ont aussi tendance à véhiculer une image plus naturelle, tout comme images en lien avec la botanique. Une autre astuce consiste à mettre l’accent sur un ingrédient « naturel » en particulier. Par exemples, « huile d’argan », « beurre de karité » et « argile » qui peuvent être automatiquement associés à un produit plus clean.
Tu te demandes sûrement ce que tu peux faire en tant que consommatrice pour ne pas te faire avoir par le greenwashing. Tout simplement exiger plus de transparence auprès des marques. Je te suggère également de faire des petites recherches sur tes compagnies favorites, avant de faire tes achats.
On aime l’application Think Dirty que je te recommande de télécharger. Tu peux également consulter le site américain de EWG’s Skin Deep qui a pour mission d’utiliser le pouvoir de l’information pour protéger la santé humaine et environnementale. Surtout, il y a Léa qui t’accueille au Beauties Lab pour discuter de la beauté au naturel et te faire des produits beaucoup plus éthiques. Je te garantie que Léa connait bien cette industrie, dont elle te parle justement dans son article “Ce que tu dois savoir sur l’industrie des cosmétiques”.
Un autre enjeu de l’industrie de la beauté qui m’interpelle : La cruauté animale. Si ça te dit de poursuivre ta lecture, c’est par ici.
Crédit photo principale : http://coiffnature.over-blog.com/2018/05/le-greenwashing-ou-l-arnaque-des-marques.html