Ce que tu dois savoir sur l'industrie des cosmétiques. - Beauties Lab

Ce que tu dois savoir sur l'industrie des cosmétiques.

La première chose que j’aimerais spécifier, c’est que le but de cet article n’est pas d’utiliser la peur pour mieux passer un message. C’est plutôt de véhiculer des faits, afin que tu puisses par la suite faire des choix un peu plus éclairés sur tes achats.
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La première chose que j’aimerais spécifier, c’est que le but de cet article n’est pas d’utiliser la peur pour mieux passer un message. C’est plutôt de véhiculer des faits, afin que tu puisses par la suite faire des choix un peu plus éclairés sur tes achats. Peut-être que tu auras envie de jeter tous tes produits, peut-être que tu iras graduellement un à la fois. Peut-être que tu as déjà commencé. Peu importe où tu te trouves, cet article est pour toi. Surtout, n’hésite pas à le partager!

Je ne suis pas dans un extrême grano qui lève le nez sur tout ce qui n’est pas bio-green-naturel-végane-poussedanslesarbres. Les extrêmes me rendent mal à l’aise et m’étouffent. Je suis dans une zone sans jugement. Quand je bois un verre de vin nature, je fume parfois une cigarette. Je prends encore l’avion. Ça m’arrive - beaucoup moins - mais ça m’arrive d’aller chez Zara et au McDo. Mais je connais mes choix, je suis consciente de l’envers du décor, de la vérité. De mon impact. Parce que je me suis informée et que mon écoanxiété m’empêche de me mettre la tête dans le sable anyways.

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Quand même bien que tu sois accro à ton mascara Lancôme et à ton shampoing Kérastase, je m’en fous. Moi aussi j’ai encore des incontournables conventionnels que je ne suis pas prête à laisser de côté. Je ne suis pas là pour te dire quoi faire, t’irriter et te sermonner, mais vraiment comme une amie qui te partage de l’info avec plein d’amour.

Bon. Alors.

J’avais environ 25 ans la première fois où j’ai été introduite à l’envers du décor glowy de l’industrie des cosmétiques. J’étais maquilleuse pigiste et pour arrondir les fins de mois je travaillais une journée semaine dans un salon de coiffure comme réceptionniste. Ce salon utilisait les produits Aveda. Mes oreilles captaient chaque mot de la propriétaire qui parlait d’ingrédients toxiques, chimiques, pétrochimiques. De l’existence des produits plus naturels, d’une approche plus holistique de la beauté. Des dangers reliés aux produits traditionnels et de tous les mensonges des compagnies que je croyais mes alliés. Un nouveau langage pour moi.

C’est comme si je me suis sentie trahie. Comment les compagnies peuvent-elles mentir autant? Comment ont-ils le droit de faire ce qu’ils veulent, ou presque? Comment dorment-ils la nuit? Qui régularise, qui fait la police? À qui peut-on se fier? Je me suis renseigné, j’ai lu.

Le jour où tu sais qu’un haut pourcentage de tout ce qui est appliqué sur la peau, notre plus grand organe vivant, est absorbé et va directement dans le sang, il y a un déclic qui se fait. (Des centaines d’études le prouvent. Toujours sceptique? Pense aux patch de nicotine qu’on met sur la peau pour arrêter de fumer.)

Si tu manges des cochonneries, ton système digestif, ton foie aideront à éliminer les toxines. Mais si ta peau “boit” une crème avec des ingrédients toxiques, ça va dans le sang. Ça ne passe pas par un système de filtration.

On commence à faire attention à ce qu’on mange, c’est logique que l’alarme sonne pour qu’on fasse attention à ce que notre peau mange. Non?

Aux États-Unis, la FDA a banni 11 ingrédients. Santé Canada en a banni 600. L’Union européenne, elle, en a banni 1300. Les compagnies créent leurs produits selon les régulations des pays dans lesquels ils sont vendu. Ils peuvent donc fabriquer un rouge à lèvres X qui contient un minime taux de toxicité pour la vente en Italie et le bourrer d’ingrédients cancérigènes pour la vente aux États-Unis et au Canada. Pourquoi faire ça, me demanderas-tu? Pour le cash, babe. Le cash. #dolladollabillyo

Et là, on se retrouve une grosse gang à être habitués que notre shampoing mousse, que notre rouge à lèvres tienne 8 heures, que notre savon sente la vanille et que notre mascara nous fasse des cils révolutionnairement longs. Mais la vérité est que les ingrédients dans les cosmétiques qu’on (hommes et femmes) utilise quotidiennement ne sont pas tous nos amis. Les compagnies qui font de si beaux pots et de si belles pub et vendent leurs produits si chers ont notre porte-feuille à coeur plus que notre santé.

Ça coûte plus cher faire quelque chose de bon. C’est tout. Et tant que nous, consommateurs, n’allons pas demander mieux, c’est ce qu’on va nous servir à table. Selon le Environmental Working Group en 2015, il est estimé qu’un homme utilise 6 produits d’hygiène personnelle par jour, qui contiennent plus de 85 ingrédients chimiques et on compte le double pour les femmes. Ce qui n’est pas absorbé dans notre peau est inhalé dans nos voies respiratoires ou coule dans le robinet et dans la douche et va rejoindre les cours d’eau. L’océan qui en arrache tellement.

Au Canada*,

  • Le cancer des testicules et le cancer le plus commun dans les jeunes hommes entre 15 et 29 ans;

  • Chaque jour, en moyenne 67 Canadiens sont diagnostiqués avec un cancer et 14 en meurent;

  • L’asthme est la maladie chronique la plus commune chez les enfants, affectant 12.5% des enfants, et le chiffre continue de grimper.

Crédit photo : www.thebeautylookbook.com

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Apprendre à lire les ingrédients

Savoir lire les ingrédients qui se retrouvent sur l’étiquette est une des façons de se protéger. Il faut surtout comprendre le marketing et le green washing. Avec des terminologies comme “parfum” qui peut contenir en lui-même jusqu’à 1300 ingrédients chimiques, ou leur droit d’écrire les mots “naturel” ou “sans parabènes” qui cache aussi son lot de surprises. Pas toujours si naturel que ça.

Crédit photo : www.garnier.ca

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Heureusement, il y a des groupes qui partagent ouvertement leurs évaluations des produits des grandes compagnies. Skindeep de EWG (qui a évalué 70 000 produits) et l’application Think Dirty sont mes deux préférés. Tu peux donc être ta propre détective et chercher par marque, produit ou ingrédient. Ils te diront le niveau de toxicité sur une échelle de 1 à 10.

La première fois que je me suis fait un maquillage qu’avec des produits non toxiques, je me rappelle très bien le sentiment que j’ai eu. Je suis entrée dans le restaurant avec une fierté et un bien-être incroyable. J’étais coquette, je me sentais femme, mais les produits que j’avais mis sur moi étaient en train de travailler POUR moi et non CONTRE moi. Ça sentait tellement bon. C’est resté toute la soirée. J’ai compris que je n’avais plus à choisir entre ma santé et la beauté. C’est ça, la niche éco-chic. C’est ce qui me passionne. L’équilibre entre les deux, la possibilité.

Je sais que tu es probablement occupée et pressée alors c’est ici que je te laisse. Mais pas pour longtemps. J’écrirai un article prochainement par rapport au green washing. Car tout ce qui est chimique n’est pas mauvais. Tout ce qui est naturel n’est pas nécessairement bon. Ensemble on va démystifier le langage du green, clean, non-toxic, etc. D’ici là, viens faire un tour au Beauties Lab, la dimension physique de Beauties. On prendra un café ensemble et je te montrerai les marques émergentes de produits naturels qu’on tient.

*Kate Black, Magnifeco, éditions NSP, publication en 2015.

Crédit photo : Phil Bernard

CRÉDIT PHOTO : PHIL BERNARD

 

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